Créé en 1990, le centre d’incinération avec valorisation énergétique à Saint-Ouen-sur-Seine fait aujourd’hui l’objet d’un projet ambitieux de modernisation, associant un nouveau traitement des fumées dit « traitement sec » et des travaux d’intégration urbaine.
Le centre d’incinération avec valorisation énergétique du Syctom à Saint-Ouen-sur-Seine a été créé en 1990. Il réceptionne les déchets ménagers non recyclables de 17 communes de la petite couronne nord de Paris (dont les arrondissements IX, XVII et XVIII de Paris), soit 1,45 million d’habitants.
La chaleur générée par la combustion des déchets permet de produire de la vapeur, pour alimenter le réseau de chauffage urbain de la CPCU, et de l’électricité, utilisée pour le fonctionnement du centre et dont le surplus est vendu à EDF. Sur une année, le centre de valorisation permet de chauffer l’équivalent de 108 500 logements et produit 57 300 MWh d’électricité.
L’exploitant du site est l’entreprise TIRU, filiale de EDF.
« L’île verte », le projet du cabinet d’architecture Reichen et Robert & Associés retenu en 2015 permettra une parfaite intégration du site dans son nouvel environnement à l’horizon 2021. Le projet se structure autour de deux grands volets :
L’architecture du bâtiment est totalement repensée, transformant complétement le site industriel pour en faire un symbole de ce nouveau quartier. Le centre d’incinération est « recouvert ». Des transparences, des structures en métal, des terrasses plantées sont conçues pour adoucir l’effet monolithique du bâtiment actuel. Une nouvelle entrée dédiée aux bennes, côté quai, apportera sécurité et tranquillité aux habitants. En outre, les mâchefers (résidus issus de l’incinération des ordures ménagères) seront évacués par voie d’eau, via une passerelle de transfert qui les déversera directement du centre vers les péniches. Enfin, de nouveaux bâtiments en front de Seine vont être construits.
Ce site industriel bénéficiera également d’un traitement sec des fumées d’incinération, permettant une meilleure captation des polluants et une réduction considérable du panache en sortie de cheminée. La production d’énergie du site augmentera de 17%, notamment grâce à une meilleure récupération de la chaleur des fumées par condensation. La mise en place de ce procédé sera réalisée par SETEC environnement et Ingevalor. En outre, le traitement des eaux résiduaires sera requalifié afin de diminuer encore davantage la consommation d’eau et les rejets liquides.
Le projet est entièrement financé par le Syctom sur fonds propres. Le coût global du projet (intégration urbaine et passage au traitement sec des fumées) s’élève à 191 millions € hors taxe, dont 90 millions pour les travaux d’intégration urbaine ; 90 millions pour les travaux de requalification des fumées ; 8 millions pour le traitement des eaux résiduelles ; 2,7 millions pour le projet de recherche.